Voici mes deux dernières lectures. Oui, c’est possible d’être parent et de lire. Moi non plus je n’en reviens pas. Pendant longtemps je me suis cantonnée aux BD, qui passent plus facilement le soir. Puis je suis passée aux articles dans le train le matin en allant au boulot. Et tout à coup, le miracle du congé de maternité est arrivé : je lis pour de vrai.
L’Enfant – Maria Montessori
Cela faisait un bout de temps que je voulais lire cette auteure. On entend beaucoup parler de sa pédagogie qui, en bref, donne une grande liberté à l’enfant pour l’accompagner à développer son autonomie, sa curiosité et sa personnalité. Des écoles se développent sur ce modèle, mais aussi tout un tas de matériel à base de matériaux « nobles » et coûteux. Certaines idées de parents dans cette lancée sont très intéressantes (voir notamment ce blog déjà cité dans notre article sur la Tour d’observation).
En lisant Montessori, je ne voulais pas voir ce qu’on fait aujourd’hui de ses idées, mais ce qu’elle a pu exprimer à l’époque.
C’est un livre dont je ne recommande pas l’achat, même si je l’ai beaucoup aprécier. L’emprunter à la bibliothèque était une très bonne chose. Le contenu est intéressant, mais à replacer dans un certain contexte. La préface de l’édition que j’avais entre les mains déclare que le texte n’a absolument pas vieilli et est très actuel. C’est très faux. L’Enfant a été écrit dans les années 1930. L’auteure replace parfaitement son contexte dans le premier chapitre : l’enfant a une place secondaire dans la société de l’époque, voire même pas de place du tout en tant que personne. Entre temps, tout s’est centré sur lui : l’école, l’organisation de la famille, le matériel de puericulture, le jouet, la littérature, la publicité… Les années 1960 sont passées par là aussi, avec l’influence de Dolto. Enfin la psychologie du développement a apporté beaucoup de connaissances sur l’enfant. Au final, il me semble que de nombreuses déclarations contenues dans ce livre sont entièrement passées dans les conceptions actuelles de l’éducation. Ca ne leur ôte bien entendu pas pour autant leur intérêt.
Côté forme, on se retrouve dans un ouvrage assez poétique, puisque certains concepts n’existent pas encore. J’ai aprécié le côté chaleureux qui en découle.
L’Agressivité chez l’enfant de 0 à 5 ans – Sylvie Bourcier
J’ai emprunté ce livre en me posant des questions sur les comportements agressifs qu’on observe chez les tout petits, notamment à la crèche. Finalement, sa lecture m’a été très utile concernant mon propre fils. Le titre fait penser à des cas de violence exceptionnelle. Le contenu s’adresse en fait au tout venant. J’ai beaucoup aprécié le chapitre sur les colères, mais aussi tout ce qui concerne la gestion des émotions et la cohérence éducative.
Ce livre met l’accent sur la compréhension de l’enfant, sur la recherche des causes de son comportement dans le contexte et dans son niveau de développement. Il est très pragmatique et accessible, et fait l’économie du « blabla » classique avec un vocabulaire très concrèt et des exemples. Il donne de bonnes pistes de réflexion et d’action à suivre en tant que parent, avec à l’appui des observations et une bibliographie rigoureuses.
Rien d’étonnant quand on découvre la nationnalité de l’auteure… Les Québecois ont une approche de la pédagogie et de la psychologie que j’aprécie beaucoup, et je ne vais pas attendre longtemps pour découvrir d’autres livres de cette collection et de cette auteure. En fait, j’ai déjà commencé…